Canal+ : comment Bolloré masque ses mauvais résultats (BFMTV)

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Chiffre d'affaires en berne, hémorragie d’abonnés…

Depuis sa reprise en main par l’industriel breton il y a deux ans, les chiffres de Canal+ ne cessent de dévisser. Et si, comme tout groupe coté en bourse, Vivendi est tenu de rendre publics ses chiffres, la maison mère de Canal déploie des trésors d’ingéniosité pour cacher ses mauvais résultats. C’est ce qui ressort d’une enquête publiée le 28 octobre sur le site de BFMTV. Le journaliste Jamal Henni y détaille les "parades" utilisées par Vincent Bolloré pour "masquer les mauvais résultats" de la chaîne cryptée.

Les chiffres sont mauvais ? Qu’à cela ne tienne : Vivendi a tout simplement décidé d’en publier moins. Certes la technique n’est pas nouvelle, comme le rappelle Henni, mais sous la gouvernance Bolloré elle est devenue monnaie courante. "Fin 2016, la nouvelle équipe a décidé de ne plus publier le nombre d'abonnements" explique Henni. Exit également les chiffres sur le nombre d'abonnements à CanalPlay, les chiffres d'affaires des chaînes Canal+ en France ou encore ceux qui concernent leur rentabilité. Par ailleurs, constate Henni, "Vincent Bolloré a, dès son arrivée, immédiatement supprimé les conférences de presse semestrielles de présentation des résultats de Vivendi, conférences qui permettaient aux journalistes de demander informations et précisions".

Des chiffres passés sous silence ou tripatouillés, des échanges avec les journalistes réduits... au-delà de ces "parades", l’enquête de BFMTV met également en lumière la façon dont Vivendi a multiplié les déclarations encourageantes sur le redressement de Canal, alors même que les indicateurs sont au rouge. Exemple cité par le site de BFMTV ? Alors que le taux de désabonnement à Canal+ et CanalSat a atteint son plus haut historique au 1er semestre 2017 (17,6%), "les dirigeants se sont bien gardés d'évoquer cette hausse record, mais, ne doutant de rien, ils se sont au contraire félicités d'une baisse !" relate Henni. Il rappelle les déclarations du directeur de la distribution de Canal, Frank Cadoret, se félicitant le 19 septembre du taux de désabonnement, "qui a baissé de 20%". Cette stratégie de communication, certes déconcertante pour les analystes financiers, s’avère en tout cas payante pour Vivendi, explique le journaliste de BFM, qui constate que "ce discours positif est repris par plusieurs médias". À l’image des Echos qui titraient fin août sur "les premiers signes de redressement de Canal France".


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