Bygmalion : la trésorière de l'UMP mouille la Sarkozie (Marianne)

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Qui savait quoi dans l'affaire Bygmalion ?

Officiellement, Sarkozy et son entourage n'étaient pas au courant du système de fausse facturation de Bygmalion pour masquer les dérapages des comptes de campagne. Mais cette ligne de défense est en train de s'effondrer. Selon Marianne, qui a eu accès à de nouveaux procès verbaux de l'instruction judiciaire, la directrice administratrice et financière de l'UMP, Fabienne Liadzé, a mouillé le clan Sarkozy en insistant sur "le rôle crucial dans ce montage frauduleux d'Eric Cesari, proche parmi les proches de Sarkozy et ex-directeur général de l'UMP", écrit Marianne. Surnommé "l'oeil de Sarkozy", Cesari a été mis en examen, tout comme Liadzé, pour "abus de confiance".

Face aux enquêteurs, Liadzé a déclaré que Cesari "avait un pouvoir administratif de décision. Il vérifiait les devis et demandait régulièrement les justification des dépenses". En clair, il était au courant des factures de Bygmalion et des dépassements des comptes de campagne puisque c'est lui qui validait le coût des meetings. Des accusations qui contredisent la version de Cesari, qui a nié avoir été mis au courant de ces fausses factures. 

Dans un droit de réponse adressé à Libé et Marianne en juin dernier, il assurait qu'il n'avait "aucun pouvoir statutaire ou même fonctionnel s'agissant des règlements de dépenses". Pour Liadzé, au contraire, les décisions étaient prises entre Cesari et Jérôme Lavrilleux, le directeur adjoint de campagne de Sarkozy qui s'était confessé sur BFM.

La comptable est même allée plus loin dans ses accusations en citant un exemple précis : le trucage du meeting de Villepinte, qui a coûté 3 millions d'euros. "Dans le cadre de la réunion hebdomadaire de travail avec Philippe Blanchetier [avocat de Nicolas Sarkozy], Philippe Briand [trésorier de la campagne] et Marc Leblanc [expert-comptable] qui a lieu dans mon bureau en ma présence, il a été évoqué la répartition du coût de l'organisation de la journée à Villepinte. Il est finalement proposé par eux (...) de répartir le coût du meeting de Villepinte 50% UMP, 50% campagne", a-t-elle expliqué. Selon elle, c'est Cesari et Lavrilleux qui ont ensuite validé cette répartition. Enfin, lors d'une troisième réunion, Liadzé a prévenu les prestataires de la mise en place de ce système. Etaient notamment présents Jérôme Lavrilleux, Eric Cesari, Franck Louvrier (l'ancien responsable de la communication de Sarkozy) et Jean-Michel Goudard (conseiller stratégique). En clair, le clan Sarkozy.

L'occasion de revoir notre émission sur Bygmalion : Où sont passés les 17 millions d'euros de fausses factures ?

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