Bygmalion / France TV : 5 mois de prison avec sursis pour Carolis et Millot

Manuel Vicuña - - 0 commentaires

5 mois de prison avec sursis.

C’est la peine à laquelle ont été condamnés ce jeudi l’ex-patron de France Télévisions Patrick de Carolis et le cofondateur de la société Bygmalion Bastien Millot. Il leur est reproché d'avoir conclu, entre le groupe audiovisuel public et la société de communication, des contrats entachés de favoritisme.

L'ex patron de France Télé était dans le collimateur de la justice pour avoir passé, sous son mandat (2005-2010) pour 1,5 million d’euros de contrats (veille internet, conseil stratégique, courrier aux téléspectateurs...) avec la société de Millot, au mépris de toutes les règles de mise en concurrence. Millot, d’abord recruté comme numéro 3 de France Télévisions par Carolis en 2005, avait quitté le groupe en 2008 pour fonder sa société de communication, Bygmalion. Celle-ci avait aussitôt bénéficié de ces juteux contrats avec le groupe audiovisuel public.

A l’issue de ce procès - auquel @si était l’un des rares médias à avoir assisté en novembre – la justice a jugé Carolis coupable de "favoritisme" et Millot de "recel". En plus de la prison avec sursis, ce jeudi le tribunal les a condamnés respectivement à verser 75 000 et 25 000 euros d’amende. Le tribunal a été, en revanche, plus clément avec un troisième prévenu, l’ex-secrétaire général de France Télés, Camille Pascal, dont la signature apparaissait sur les contrats litigieux. L’homme qui, selon le tribunal, a été le seul à "prendre sa part de responsabilité" dans cette affaire, a écopé de deux mois de prison avec sursis et de 15 000 euros d’amende. La société Bygmalion, aujourd’hui en liquidation (et impliquée dans l’affaire des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy) a également été condamnée à 60 000 euros d’amende.

Les condamnations prononcées ce jeudi suivent peu ou prou les peines requises fin novembre par le parquet national financier. Ce jeudi, Carolis et Millot n’ont pas assisté à la lecture du jugement au tribunal correctionnel de Paris, mais l’avocat de l’ex-PDG de France Télévisions a d’emblée fait savoir que son client comptait faire appel de cette décision.

L'occasion de (re)lire notre reportage au procès : "Le procès des liens troubles entre France Télés et Bygmalion : «l'art de gouverner c'est l'art de s'entourer»"

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