Bruxelles : trois fonctionnaires pour surveiller la France (Le Parisien)

Sébastien Rochat - - 0 commentaires

L'objectif est connu : la France doit ramener son déficit à 3% du PIB. Les moyens pour y parvenir sont également connus : ce sont les 50 milliards d'euros d'économies du plan Hollande/Valls. Mais quand on dit que la France est sous la surveillance de Bruxelles, de qui s'agit-il ? "D'une armée de technocrates diplômés jusqu’aux dents, intraitables et froids comme une ligne budgétaire ?", se demande Le Parisien. Pas vraiment : le journal a rencontré la cellule chargée du suivi. Celle-ci n'est composée que... de trois hauts fonctionnaires.

Trois personnes pour surveiller les comptes de la France ? "Notre unité n’a pas vocation à dupliquer ce que fait le ministère français de l’Économie et des Finances, le cœur de notre métier, c’est l’analyse et la prévision. Nous travaillons sur la base de documents qui nous sont adressés ou que nous avons le pouvoir de réclamer", expliquent ces hauts fonctionnaires français, niant ainsi tout sous-dimensionnement du service. Moyenne d'âge de ces hauts fonctionnaires rencontrés par Le Parisien ? 35 ans. Leur parcours ? Études universitaires d'économie pour deux d'entre eux, école centrale pour le troisième. Leur "chef d'unité" est également française. Malgré sa nationalité (un fonctionnaire européen ne surveille pas forcément son pays d'origine), elle revendique son indépendance.

Mais comment fait-on, quand on n'est que trois, pour surveiller les comptes de la France ? Le Parisien raconte : "La journée d’un analyste-prévisionniste de l’unité France débute la plupart du temps vers 9 heures, « par la lecture de la presse hexagonale ». La suite est généralement consacrée « à des réunions avec d’autres unités pour mutualiser les informations ». L’après-midi est occupée par le cœur du métier : l’analyse économique". Une après-midi pour analyser les comptes à partir de documents envoyés par Bercy ? "Je continue souvent à travailler chez moi, par mail", s'empresse de préciser l'un des fonctionnaires qui quitte le bureau vers 20h. Et avec la crise, ils ont même fait des heures supplémentaires : "Ces dernières années, je crois avoir explosé mon record d’heures travaillées", ajoute ce fonctionnaire.

Et si ces hauts fonctionnaires passent leur temps à analyser des données chiffrées, ils vont aussi sur le terrain. "Trois fois par an, les technocrates bruxellois montent dans le Thalys pour un studieux voyage de deux-trois jours à Paris, raconte Le Parisien. Direction Bercy bien sûr, siège du ministère des Finances, mais aussi les locaux de la Banque de France, de l’OCDE, la Cour des comptes et différents instituts de recherche économique". Histoire de récupérer un peu de doc.

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