Brice Couturier ou l'archétype du macroniste radicalisé

Maurice Midena - - Médias traditionnels - 60 commentaires

De France Culture à "Franc-Tireur"

Après plus de deux décennies passées à France Culture, l'éditorialiste de 73 ans officie désormais au "Point" et à "Franc-Tireur"... ainsi que sur Twitter où il affiche son adoration, revendiquée, pour le président de la République. Si Couturier assure rester fidèle à ses idées, lui l'ancien du Parti socialiste, d'autres voient dans ses prises de position une forme de radicalisation. Portrait.

Pendant cette campagne présidentielle, certains ont eu des nuits agitées. "J'ai fait un cauchemar. Le Pen était à l'Élysée et Mélenchon à Matignon, tweete le 14 avril dernier, Brice Couturier. Et, dans la rue, il y avait l'émeute…" Ce message est accompagné d'une photo de CRS faisant face à un groupe d'émeutiers, avec derrière eux, la lumière d'un feu – sans doute celui de l'apocalypse. Mais heureusement, il y a le sauveur, le messie : Emmanuel Macron. Dans cette course à la présidentielle, Couturier trouve qu'il n'y "a pas photo" : le président sortant est "cent coudées au-dessus du lot […] Désolé, mais dans le lot proposé cette fois-ci, je n'en vois aucun autre"

"Vous savez, j'ai commencé dans la Rocardie et j'ai fini avec la Macronie, ce qui est assez logique par ailleurs." Auprès d'Arrêt sur images, avec qui Couturier a échangé, affable et rigolard, pendant plus d'une heure, le journaliste ne s'en cache pas : il "roule pour Macron". Durant toute la campagne, et depuis cinq ans, il n'a eu de cesse de vanter les qualités de l'ancien ministre de l'Économie, et de vilipender tous ceux qui sortaient, selon lui, du cercle de la raison. Grande figure de France Culture des années 2000 et 2010, connu pour son érudition et son amour des penseurs libéraux, Couturier se laisse aujourd'hui aller à l'invective sur les réseaux sociaux. Comme dans ce tweet d'avril dernier où il répond à un internaute qu'il est "vulgaire et moche", après que ce dernier l'a accusé de "lécher le cul du président". Le journaliste, devenu éditorialiste militant, est aujourd'hui le mètre-étalon d'un centrisme radicalisé, obsédé par l'islam et les "wokes", mais plutôt apprécié par ceux qui l'ont côtoyé. Tant qu'ils n'avaient pas à débattre avec lui.

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