Boulin : documents à l'abri aux Etats-Unis ?

Laure Daussy - - 0 commentaires

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Une enquête sur l’affaire Boulin, du nom du ministre du travail de Valéry Giscard d’Estaing, retrouvé mort en 1979, a été diffusée dimanche sur France 2. La fille d’Alexandre Sanguinetti, ex-responsable du parti gaulliste dans les années 70, et proche de Robert Boulin, assure que des documents prouvant qu’il s’agit d’un meurtre (et non d’un suicide) sont cachés "chez un avocat" aux Etats-Unis, et seront divulgués dans plusieurs années. Aucune preuve ne vient étayer cette affirmation.


Suicide ou assassinat ? Une enquête sur France 2 revient sur la mort de l’ancien ministre du travail de Valéry Giscard d’Estaing, retrouvé "noyé" dans 50 cm d’eau dans un étang des Yvelines, le 30 octobre 1979. L’enquête judiciaire avait officiellement conclu à un suicide, mais de nombreuses investigations de journalistes tentent de prouver le contraire, comme nous l'évoquions dans cet article et dans cette émission du 30 octobre 2009. Dans cette nouvelle enquête, Laetitia Sanguinetti, la fille d’Alexandre Sanguinetti, ancien dignitaire gaulliste et proche de Boulin, assure que des documents prouvant qu'il s'agit d'un assassinat seront divulgués dans plusieurs années.

«Je suis sure qu’on saura la vérité un jour. Il y a une personnalité forte du gaullisme, qui est morte aujourd’hui, que je ne citerai pas; cet homme, avant sa mort, a promis à Colette Boulin (Ndlr, la fille de Robert Boulin), et à ma mère, avec lesquelles il était très ami, qu’il mettait à l’abri, chez un avocat aux Etats-Unis, tous les documents de l’affaire Boulin, et que vingt ans après sa mort, ces documents sortiraient. (...)» lance Laetitia Sanguinetti.Et de menacer : «tous ceux qui ont peur aujourd’hui que la vérité sorte et qui essaieraient de tout faire pour qu’elle ne sorte pas sont battus d’avance. Ils n’y arriveront pas.»

Laetitia Sanguinetti picto


Révélation choc ? A première vue, oui, mais cette affirmation (dernière séquence du documentaire) est invérifiable. Aucune réserve n'est apportée en commentaire de la part de la réalisatrice Marie-Pierre Farkas. Contactée par @si, celle-ci assure que cette information semble tout à fait plausible. "Il s'agit d'une promesse d'anciens résistants gaulliste, pour qui la parole avait son importance", explique-t-elle. "Mais rien ne prouve concrètement que ce gaulliste ait bien tenu cette promesse", concède-t-elle. Elle raconte avoir questionné Laetitia Sanguinetti pour en savoir davantage, notamment sur le nom de ce fameux gaulliste, mais celle-ci n'a rien voulu dire de plus.

Laetitia Sanguinetti avait déjà fait part de cette information à Benoit Collombat, journaliste à France Inter, auteur d’une enquête sur l’affaire, «Un homme à abattre», parue en 2007. Contacté par @si, Collombat explique qu’il avait alors privilégié dans son livre, parmi la masse d'informations, des témoignages directs et non l'existence d'hypothétiques documents. Coïncidence : sur la base de nouveaux témoignages recueillis par France Inter en octobre dernier, la fille de Robert Boulin demande aujourd'hui, une nouvelle fois, la réouverture de l'enquête.

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