Blague Woody Allen : Lafitte voulait moquer le "puritanisme américain"

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Est-ce une bonne idée d'expliquer une blague ? A priori non. Interrogé par le Hollywood Reporter, l'humoriste Laurent Lafitte est revenu sur sa performance lors de la cérémonie d'ouverture du festival de Cannes, où il s'était moqué de Woody Allen, accusé de viol par sa fille adoptive depuis 1992. Il souhaitait, en fait, moquer le "purinatisme américain". Ce qui n'a pas du tout plu aux médias américains.

"Ces dernières années, vous avez beaucoup tourné en Europe alors que vous n'êtes même pas condamné pour viol aux Etats-Unis" : en s'adressant ainsi à Woody Allen lors de la cérémonie d'ouverture du festival de Cannes, quelques heures après la publication d'une tribune du fils du réalisateur, qui s'indignait du silence des médias sur les accusations d'agression sexuelle que sa soeur, Dylan Farrow, essaie de faire entendre depuis des années sur leur père, Lafitte a électricté les médias américains (comme @si vous le racontait hier).

Sauf que, à priori, Lafitte ne savait rien du contexte particulier dans lequel cette blague a été prononcée, comme il l'a confié, jeudi 12 mai, au Hollywood Reporter. "Après la soirée, on m'a dit qu'il y avait eu des réactions fortes. Ce que je n'ai appris que ce matin [le jeudi 12 mai], c'est que le fils de Woody Allen avait fait la veille une déclaration, l'accusant de viol. Je ne le savais pas. Quand j'ai écrit cette blague, c'était plutôt une blague sur l'Europe, et sur le fait que [Roman Polanski], l'un des plus grands réalisateurs américains, avait dû passer des années en Europe, alors que Woody Allen n'y était pas obligé, puisqu'il n'était pas accusé de viol dans son propre pays justement. A l'inverse de Polanski. C'était censé être une blague sur le puritanisme américain et le fait qu'il est surprenant qu'un réalisateur américain veuille faire autant de films en Europe. Je n'étais pas au courant du reste." Davantage encore : dans l'interview, l'humoriste, pensionnaire de la Comédie-Française avoue que, s'il avait été au courant de l'affaire Woody Allen, il n'aurait pas fait cette blague.

Une explication qui n'a pas du tout plu à certains médias américains, pourtant électrisés 24 heures plus tôt par cette même blague, persuadés d'y voir un formidable pied de nez à l'actualité. Raté. Sur Twitter, comme l'a noté Slate, plusieurs journalistes américains se sont emportés, vexés de l'accusation de puritanisme alors que Polanski, qui avait plaidé coupable en 1977 de "rapports sexuels illégaux" avec une mineure de 13 ans s'était enfui des Etats-Unis avant la lecture du verdict, craignant d'être lourdement condamné.

"Il y a un acteur français qui pense que quand les Etats-Unis poursuivent les crimes sexuels contre les enfants, c'est du puritanisme"

"Donc, en fait, cette blague sur Woody Allen, c'était une tentative de casser du sucre sur les Etats-Unis parce qu'ils ont poussé à l'exil un violeur d'enfants ?"

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