Big Communication : nouveau volet France TV de Bygmalion (Canard)
Robin Andraca - - 0 commentairesAviez-vous déjà entendu parler de Big Communication ?
C'est la dernière trouvaille des enquêteurs qui travaillent sur le volet France Télévisions de l'affaire Bygmalion, selon le Canard Enchaîné de cette semaine. Dans l'ombre de la boîte de com préférée de l'UMP, Big Communication a décroché de jolis marchés à la télé publique, dans un contexte de grande camaraderie.
L'histoire, comme le raconte Le Canard, commence en octobre 2007. Pierre-Antoine Boucly, producteur axé jeu et télé-réalité (il est alors associé avec Benjamin Castaldi) fonde Big Communication et décroche, illico, deux commandes de France Télé Services (FTS), satellite du groupe dirigé par Patrick de Carolis : un premier lot de prestations de 59 700 euros, pour du "conseil stratégique et opérationnel", un second de 92 500 euros pour réaliser tout au long de l'année 2008 des "enquêtes téléphoniques" et de la "compilation de données chiffrées". Boucly justifie ainsi au Canard ces marchés : "Nous enquêtions sur l'état interne du groupe qui craignait un syndrome de déprime, façon France Télécom".
Sauf que voilà : ces marchés sont passés par le PDG de FTS, un certain Bastien Millot, bien pote avec Boucly selon le Canard. Millot n'a pas encore fondé Bygmalion mais dirige, en plus de FTS, une filiale du groupe : Multimedia France Productions (MFP). Filiale qui passe en 2008 une autre commande à Big Communication : 40 000 euros pour réaliser un audit interne.
"A la télé, c'est comme ça, on fait appel à des gens compétents, que l'on connaît et en qui on a confiance"
Et ce n'est pas fini. En novembre 2008, Boucly quitte Big Communication et va travailler à France Télévisions où il est recruté par... Bastien Millot, en tant que directeur général de la la société qu'il vient d'auditer, Multimedia France Productions. Un mois plus tard, Millot quitte MFP pour fonder Bygmalion et Boucly commande 50 500 euros de "conseils stratégiques" à... Bygmalion.
Interrogé par le Canard, Boucly se justifie : "Ce n'est pas moi qui ai signé ces contrats". Avant d'ajouter : "A la télé, c'est comme ça, on fait appel à des gens compétents, que l'on connaît et en qui on a confiance". Le Canard estime que son ancienne société, Big Communication, qui continue sous la direction de Cédric Krempp à réaliser des enquêtes téléphoniques et à compiler des données pour France Télévisions, a touché 270 000 euros entre 2007 et 2012, sans aucune mise en concurrence. Kremp qui, en 2012, liquide Big Communication pour aller travailler chez Bygmalion. La boucle est bouclée.
Bygmalion, ce n'est pas que de la télévision ! L'occasion de parcourir le dernier épisode de notre feuilleton : "Bygmalion, les hélicos du Kazakhstan : Sarkozy déguste la nouvelle formule du Monde".