Bettencourt : à Bordeaux, une procureure bien en cour ?

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Nomination sensible

à Bordeaux pour le poste de procureur général de la République. D'après Le Monde, le garde des Sceaux Michel Mercier se serait vu imposer par l'Elysée la candidature de Martine Valdes-Boulouque, réputée proche de la majorité. Le pouvoir souhaiterait ainsi garder un oeil sur les affaires Woerth-Bettencourt, dont l'instruction pourrait établir un possible financement illégal de la campagne présidentielle UMP de 2007. Signe, selon Le Monde, de sa proximité avec le pouvoir: elle avait été choisie par Rachida Dati pour venir témoigner de son métier sur le canapé rouge de Michel Drucker.

L'Elysée voudrait imposer la procureure de la République de Grenoble, Martine Valdes-Boulouque, au tribunal de Bordeaux qui instruit les affaires Woerth-Bettencourt. Selon Le Monde, cette candidature a été soumise parmi cinq autres à l'avis -consultatif- du Conseil supérieur de la magistrature, dont Michel Mercier a assuré qu'il tiendrait compte... même s'il craint de "devoir passer outre" cet avis sous la pression élyséenne, affirme le quotidien.

En effet, l'Elysée compte bien sur cette nomination pour surveiller les investigations des magistrats bordelais qui soupçonnent un financement illégal de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Or, Valdes-Boulouque est connue pour être proche de certains ténors UMP, dont l'ancienne Garde des Sceaux Rachida Dati : "Elle a été directrice de cabinet en 2004 de Nicole Guedj, secrétaire d'Etat aux programmes immobiliers de la justice. (...)La magistrate s'est vite trouvé une protectrice : Rachida Dati, qui voulait permettre aux femmes de grimper dans la hiérarchie. La ministre de la justice l'a tirée du parquet de Nantes, où elle n'est restée que sept mois, pour la bombarder procureure générale de Grenoble, en la faisant, en passant, officier dans l'ordre national du mérite. Les collègues magistrats s'étaient d'ailleurs pincés en voyant la nouvelle procureure générale paisiblement assise sur le canapé rouge de Michel Drucker, en décembre 2007 sur France 2, aux côtés de Rachida Dati qui lui donnait du «Martine»."

pictoVoici son passage sur le canapé rouge, auprès d'une Dati jetant des regards énamourés sur ce "visage de la justice"...

Valdes-Boulouque s'est aussi distinguée en s'en prenant au juge de la détention et des libertés, qui avait relâché un suspect du braquage du casino d'Uriage. Ce fait divers avait été l'occasion d'un spectaculaire (et inefficace) déploiement sécuritaire, et Nicolas Sarkozy, à l'unisson des syndicats de police, avait clamé son étonnement choqué devant cette libération, relayé donc par Valdes-Boulouque.

A Bordeaux, cette nomination ne serait pas la première suspecte. Le Monde rappelle que "lorsque les affaires Bettencourt ont été confiées à la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS), le chef de celle-ci, Denis Chausserie-Laprée, proche du Syndicat de la magistrature, classé à gauche, a été muté à la tête de la section financière. On l'a remplacé par Pierre Bellet, tout droit venu… de la chancellerie."

(par Julien Lagache)

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