Bergé, Niel, Pigasse actionnaires vus par Le Monde
Gilles Klein - - 0 commentairesAttention, portraits à hauts risques : trois journalistes du Monde ont enquêté sur les trois nouveaux actionnaires (Pierre Bergé, Xavier Niel, Matthieu Pigasse) de leur journal, qui consacre une double page à ces trois portraits. Si le le ton général est plutôt sympathique, chacun des trois nouveaux patrons a droit à ses piques.
Bergé : "Pierre Bergé paye toujours le loyer parisien de l'association de Ségolène Royal, qu'il a tant soutenue en 2007, mais affirme qu'il cessera si elle entre dans une nouvelle campagne présidentielle. Il campe sur son hostilité à la deuxième gauche, de Michel Rocard hier à Dominique Strauss-Kahn aujourd'hui."
"Entre Alain Minc et Pierre Bergé, qui ont des parts minoritaires au sein d'Oléron Participations, l'amitié est ancienne. (...) Entre Alain Minc et Pierre Bergé, le rituel du coup de fil de 11 heures, tous les dimanches matin, n'a jamais été interrompu. (...) en 2007, l'un suivait de près la campagne présidentielle de Ségolène Royal, tandis que l'autre conseillait celle de Nicolas Sarkozy."
Niel: "Niel a déjà investi dans la presse (Mediapart, Rue89), mais cette fois, en termes de visibilité, il change de dimension. Comment envisage-t-il son rôle ? Il ne parle que de" rigueur de gestion ", de" décisions courageuses "au service d'un" symbole national "et jure ses grands dieux qu'il n'est pas là pour se mêler d'éditorial. (...) Quand Louis Schweitzer, le président du conseil de surveillance duMonde, lui demande ce qu'il a glissé dans l'urne lors de la dernière élection présidentielle, il répond qu'il n'a pas voté."
Pigasse : "Il est le moins riche des trois. Le seul à prendre un vrai risque financier en se lançant dans l'aventure. Matthieu Pigasse, 42 ans, est banquier d'affaires, ce qui ne veut pas dire banquier mais conseiller des puissants. (...) Le banquier d'affaires a voté aux deux tours pour Ségolène Royal, après lui avoir donné quelques leçons d'économie. Il est resté proche de Laurent Fabius (...)Sur son degré de proximité avec Dominique Strauss-Kahn, les avis divergent." Il fait partie des rares personnes que DSK voit de temps à autre à Paris ", assure Gilles Finchelstein." C'est ma famille, dit Matthieu Pigasse en parlant de Fabius et de DSK,ce sont eux qui m'ont fait grandir, je leur dois tout. "
Si le ton général de ces portraits est globalement sympathique, chacun des trois nouveaux patrons a droit à ses piques. Le Monde signale que Bergé s'est opposé à la diffusion d'un documentaire sur Yves Saint-Laurent "réalisé, au début des années 2000, par Olivier Meyrou. Ce dernier a le défaut d'être le compagnon de Christophe Girard, adjoint au maire de Paris, chargé de la culture, un ancien de la maison Saint Laurent qu'il a quittée au prix d'une de ces excommunications dont Pierre Bergé a le secret."
Le Monde évoque aussi une célèbre mésaventure vécue par Niel. "Fernand Develter (...) ancien fondé de pouvoir à la Société générale (...) le convainc de prendre une participation dans une dizaine de peep-shows. Le business est lucratif, mais, à la fin des années 1990, un article du Canard enchaîné, dans lequel il est qualifié de " roi du porno ", sert de déclencheur. (...)En 2002, une lettre anonyme l'accuse de blanchiment d'argent. Il est mis en examen pour "proxénétisme aggravé" et " recel d'abus de biens sociaux ". Ce qui lui vaut un mois de " préventive " à la prison de la Santé."
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