Ben Laden, les sept familles (et demie)

Daniel Schneidermann - - Complotismes - 0 commentaires

D'abord le saisissement. Comme une étrange réplique, en mineur

, du 11 Septembre. Un choc de même nature, mais pas de même intensité. Dans le saisissement matinal de la nouvelle de la mort de Ben Laden, comme un écho de notre effroi au 11 septembre 2001, mais affaibli. Chacun sait encore où et comment il a appris la nouvelle du 11 septembre 2001. Saurons-nous encore, dans dix ans, comment nous avons appris la nouvelle de la mort de Ben Laden ? L'épilogue satisfaisant du western ("Justice est faite") marque-t-il autant que le crime initial ?

Pour le matinaute, dans les minutes qui suivent, l'exécution par les forces du Bien d'une icône du Mal se débite en tranches. On peut distinguer, dans le discours, plusieurs familles.

La famille Rien de neuf: "Ben Laden était déjà mort" (depuis les révolutions arabes. Gilles Kepel, sur France Inter). La famille Twittomane: "C'est Twitter qui l'a annoncé en premier". La famille Signal: "Est-ce que c'est aussi un signal adressé à Bachar El Assad ? Et à Kadhafi ?" (Elkabbach à Juppé, lequel répond en substance "ne mélangeons pas tout, mais bien sûr"). La famille Méfiance: "Sur les images, son visage tuméfié, comme s'il avait été tabassé. Les Américains ont pris le temps de pratiquer des tests ADN sur le corps". (Patrick Cohen, sur France Inter). La famille pessimiste: "Il peut y avoir des convulsions". La famille Bizness as usual: "On note une hausse du dollar". La famille Ne boudons pas notre joie (les politiques français, de Moscovici à Juppé). La famille Futée: "Il faudra faire toute la lumière sur la complicité avec Ben Laden de l'appareil sécuritaire pakistanais". Et la famille Futée et demie: "Certes. Et aussi sur sa complicité avec les forces américaines".

Mise à jour - 10h40 : La photo de Ben Laden mort est probablement un faux, comme nous  l'indiquons ici.

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