Banlieues : "Zone Interdite" visée par plusieurs plaintes

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Après la diffusion dimanche dernier d'un sujet intitulé "Quartiers sensibles : le vrai visage des nouveaux ghettos", les Jeunes communistes de Bobigny-Drancy ont annoncé leur intention de déposer plainte pour diffamation.

"La propagande de M6 ce soir sur Bobigny est racoleuse, mensongère et réactionnaire". Ce sont les premiers mots du communiqué publié dimanche dernier par les jeunes communistes de Bobigny/Drancy qui annoncent aussi leur volonté de porter plainte contre M6.

En cause : un reportage diffusé quelques heures plus tôt dans l'émission "Zone Interdite". Un reportage tourné à Evreux, Marseille, Roubaix et Bobigny et présenté ainsi par l'animatrice de l'émission : "Si certains habitants jouent la carte de l'intégration, d'autres s'enferment au contraire dans leur communauté ethnique ou religieuse. Dans ces ghettos, une constante apparaît : l'absence des pères. Sans modèle, sans autorité, certains jeunes dérivent, et parfois jusqu'au pire".

"Ici, c'est la cylindrée des motos qui pose son homme et fait saliver les jeunes hommes"

"Encore et toujours le même refrain" pour les jeunes communistes de Drancy/Bobigny. "Parce que ce reportage porte atteinte à l'image de notre ville et de ses habitant-e-s, parce qu'il contribue au racisme et aux discriminations contre nos quartiers, nous déposons plainte pour diffamation contre M6", ajoute le communiqué. Rue89s'est aussi penché sur le sujet et a recueilli le témoignage de Matthias Quiviger, qui a joué les fixeurs à Evreux pour les besoins de l'émission et entend aussi porter plainte. "Une boîte de production [Giraf Prod, ndlr] qui voulait soi-disant réaliser un reportage positif sur la banlieue, loin des clichés sur les islamistes et les dealers, m’a approché. Je l’ai aidée mais à la fin du tournage, elle a trouvé qu’il fallait pimenter, parce que ça ne fonctionnait pas. Ça manquait de «religion» et de «deal». Elle a alors décidé de tourner d’autres séquences...".

Qu'en pense M6 ? Vincent Regnier, directeur des magazines d'infos de M6, a défendu le travail de ses équipes ce matin sur Europe 1 : "Si la vérité dérange ce n'est pas de notre faute. Tous les personnages du reportage ont salué le travail qui a été fait dans l'émission", a-t-il argumenté, tout en précisant qu'aucune plainte n'avait pour l'instant été déposée. La production Giraf Prod a également répondu aux accusations de Quiviger : "C'est un fixeur aigri, qui n'a pas assuré sur le terrain. Il a touché beaucoup d'argent - 2 500 euros - pour un boulot qu'il n'a pas fait. Il devait nous présenter trois familles qui correspondent à l'angle du reportage, mais n'a jamais réussi à le faire".

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