Banlieues et milieux ruraux : "points communs" (Hors-Série)
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Le discours sur l'individualisme "passe complètement à côté"
de la réalité. C'est ce qu'explique cette semaine le sociologue Benoit Coquard, spécialiste des classes populaires en milieu rural, reçu sur le plateau de Hors-Série
. L'auteur de Ceux qui restent. Faire sa vie dans les campagnes en déclin
(La Découverte, 2019) rappelle qu'"à
mesure qu'il y a précarisation, que le chômage fait figure d'épouvantail, qu'on dit qu'un homme qui ne travaille pas ne «vaut rien» [...] on essaye de les contrer en devenant la figure d'un jeune adulte respectable"
. Or, cette respectabilité ne s'acquiert que grâce à un entourage : "
Le collectif est moins établi dans des structures pérennes, donc on investit dans des groupes d'amis, dans ses semblables pour avoir une reconnaissance"
.
Le sociologue s'attaque aussi à l'idée, répandue, que les quartiers populaires urbains et les milieux ruraux n'auraient rien à voir. En menant une enquête auprès de jeunes de banlieues, Coquard a décelé "plein de points communs dans les trajectoires, notamment de mise en couple, de recherche de travail, les logiques de réputation"
. Loin d'une opposition dans laquelle un "sens commun"
voudrait les maintenir.