Australie : journalisme et feux de forêts (blog AFP)

Gilles Klein - - 0 commentaires

En Australie, dans l'état des Nouvelles Galles du Sud (plus grand que la France), pour pouvoir couvrir un feu de forêt, un journaliste doit suivre une formation et obtenir un permis. C'est ce que raconte une journaliste de l'AFP, qui a été en reportage au milieu des immenses incendies qui ont ravagé la région en octobre.

Amy Coopes, journaliste de l'AFP, a suivi les grands incendies qui ont ravagé la région de Sydney en octobre dernier. Elle explique qu'en Nouvelles Galles du Sud, un journaliste "n’est pas autorisé à se rendre sur le lieu d’un feu de forêt sans un permis spécial qu’il reçoit après avoir appris, en une demi-journée, les rudiments de la sécurité incendie."

Et il faut recommencer tous les deux ans pour conserver son permis délivré par le Rural Fire Service (RFS, 70 000 pompiers volontaires).

Le ciel de Sydney obscurci par la fumée le 17 octobre 2013 (AFP/Greg Wood)picto

Carte des foyers d'incenide dans la région de Sydney le 5 novembre

Lors de cette courte formation, on vous explique, entre autres "comment survivre si votre voiture se retrouve subitement bloquée devant un front de flammes avançant à toute vitesse. Il faut alors s’allonger sur le plancher, à l’arrière, sous une couverture de laine qu’on est toujours censé avoir à bord de son véhicule, et placer devant sa bouche un gant de toilette imbibé d’eau. Les flammes vont effleurer la voiture, la chaleur va faire exploser les vitres, mais vous avez une petite chance de survivre. Une petite chance... Si vous êtes une femme et que vous portez un soutien-gorge à baleines métalliques, celui-ci se transformera en fer à marquer incandescent et jamais, jamais vous n’oublierez cette sensation."

Puis Coopes raconte comment elle s'est retrouvée sur le front d'un énorme incendie, à 100 km de Sydney, ville qui est pourtant, malgré la distance, couverte de fumées et de cendres.

Quand les flammes la surprennent, la journaliste se retrouve plaquée, allongée au sol par le capitaine des pompiers, le visage dans la poussière. "Les yeux endoloris par la fumée et un «flash hood» (une toile ignifuge spécialement conçue pour les pompiers) devant ma bouche et mon nez. La chaleur est insupportable. Les cendres incandescentes s’abattent sur ma combinaison. Je rends grâce au code vestimentaire strict imposé aux journalistes titulaires de la licence du RFS. Je remercie aussi mon casque en kevlar quand une branche en feu se détache d’un arbre et chute lourdement sur le sol à quelques mètres de moi..."

picto Amy Coopes en tenue de reportage pendant un incendie de forêt. On remarque le casque en kevlar, et les lunettes de protection. (photo AFP)

The Cairns Post (26 octobre) s'interroge sur l'influence du réchauffement du climat sur la violence des incendies, qui ont provoqué la mort de deux pompiers quand leur avion s'est écrasé.

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