Australie / écologie : faux communiqué et société minière
Gilles Klein - - Intox & infaux - 0 commentairesUn faux communiqué d'une banque australienne publié par un écologiste fait plonger en bourse un groupe minier: 314 millions de dollars s'évaporent, avant que la supercherie ne soit révélée et que le cours remonte en fin d'après-midi. Le visage de l'auteur du faux est à la Une de la presse.
et que le cours remonte en fin d'après-midi. Le visage de l'auteur du faux est à la Une de la presse.
Le visage de Jonathan Moylan (24 ans) "l'imposteur de la forêt" est à la Une de The Age. Ce fameux écologiste a réussi à faire plonger le cours de bourse d'un groupe minier grâce à un faux communiqué de presse. L'histoire commence par un communiqué de la banque ANZ qui signale, lundi matin à 11h44, qu'elle retire son crédit d'un montant de 1,2 milliard de dollars australiens accordé au groupe minier Whitehaven Coal pour un projet de mine de charbon. Le communiqué est aussitôt repris par les sites de presse et les médias, dont l'Australian Associated Press. A 12h19, la nouvelle provoque l'effondrement du cours de bourse de l'entreprise qui perd 9%, ce qui réprésente environ 314 millions de dollars. ANZ dément à 12h30 avant que la cotation ne soit suspendue à 12h41. Ce communiqué, associé à un faux site web ANZ est une supercherie. Il a été diffusé par Moylan, un militant écologiste, qui campe depuis près de 3 mois sur place pour dénoncer le projet minier de WhitehavenCoal à Maules Creek, qui détruirait, selon Moylan, 1 360 hectares de terres et de forêt où vivent des koalas. L'Australian Securities and Investments Commission (ASIC) a envoyé ses enquêteurs dans la tente de Moylan. Son téléphone mobile et son ordinateur ont été saisis pendant qu'il était interrogé. S'il est reconnu coupable, Moylan risque, au maximum, 500 000 dollars d'amende et 10 ans de prison. Un risque bien réel car l'ASIC pourrait vouloir faire un exemple. En effet, c'est le troisième faux communiqué de presse qui fait plonger une société en bourse en un an. |
La reprise du communiqué sur Twitter par plusieurs journalistes, dont Ben Cubby, responsable de la rubrique enrvironnement du Sydney Morning Herald, a contribué à propager l'affolement général. Mark Vaile, le président de Whitehaven Coal a déposé une plainte devant le Press Council, organisation de régulation, créé par les associations d'éditeurs de journaux et de journalistes en 1976. Vaile en veut aussi à un média dont il n'a pas révélé le nom, auprès de qui il a démenti l'information, mais qui a quand même publié le faux communiqué.
Les articles soulignent aussi que les investisseurs qui ont vendu à perte, en voyant le titre de Whitehaven plonger sont furieux, car l'ASIC a indiqué que leurs transactions ne seraient pas annulées. The Australian souhaite que le militant écologiste soit sévèrement puni, sans pour autant le transformer en martyr. Le Sydney Morning Herald signale que la leader des Verts, la sénatrice Christine Mine, le félicite, saluant une action qui "fait partie de la belle histoire de la désobéissance civile", au risque de défier la loi, pour dénoncer un scandale. Enfin, la presse évoque aussi le précédent des deux animateurs d'une radio australienne qui se sont fait passer pour la reine Elisabeth et le prince Charles pour obtenir des informations sur l'état de santé de Kate, l'épouse du prince Williams, provoquant le suicide d'une infirmière britannique. Le faux communiqué de presse de la banque ANZ |
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