Audrey Pulvar critique la gauche qui "expulse du Rom"
La rédaction - - 0 commentairesAudrey Pulvar met-elle son indépendance à l'épreuve ? La nouvelle directrice des Inrocks, est très remontée contre le gouvernement dont fait partie son compagnon, Arnaud Montebourg. Son dernier éditorial, publié le 13 août sur le site du magazine,
est une critique acerbe de la majorité socialiste à propos des expulsions de Roms toujours en cours. |
L'édito est sans concession à l'égard de la politique du gouvernement. Et il est signé Audrey Pulvar. La nouvelle directrice de la rédaction des Inrocks, déplore les nouvelles expulsions de Roms et se demande si la gauche qui était "vent debout" contre la politique de Nicolas Sarkozy est bien celle qui a été élue en mai dernier. "Sinon, au rythme où la gauche au pouvoir expulse du Rom et démantèle du camp de fortune, jetant à la rue, sans réelle solution alternative, des centaines – et bientôt des milliers – de personnes, la gauche, toute la gauche (la vraie ?) serait vent debout comme une seule femme, non ? Expulser – comme hier – n’est pas la solution, le dire n’est pas être un droit-de-l’hommiste-bien-pensant-déconnecté-de-la-réalité", lâche-t-elle dans un paragraphe assassin pour la nouvelle majorité. Avant de conclure, amère : "cher François, on n’a pas voté pour ça. (..) Le changement, c’est maintenant qu’ils disaient."
Le même jour, Libération avait publié une tribune du ministre de l'Intérieur Manuel Valls, qui y expliquait sa volonté de continuer le démantèlement des camps illicites de Roms. "C’est bien le laisser-faire qui ne résout rien et la fermeté qui est nécessaire", estime-t-il.
L'édito d'Audrey Pulvar a circulé sur les réseaux sociaux et a été repris par plusieurs sites internet, dont celui de Elle, qui s'interroge: était-ce pour la journaliste le "moyen de faire taire les critiques sur son manque d’indépendance et sa partialité ?" L'accession de la journaliste à la tête des Inrocks (propriété du banquier Matthieu Pigasse, proche de François Hollande) avait en effet provoqué plusieurs réactions indignées, auxquelles elle avait répondu en assurant que l'hebdomadaire ne serait pas une "annexe du PS". Peut-être a-t-elle souhaité en faire la démonstration avec cet édito. Pour Elle.fr, "Audrey Pulvar a en tout cas réussi une chose : créer le débat".
Journaliste et compagne de ministre, un statut embarrassant ? Consultez notre dossier consacré à Audrey Pulvar
(Par Antoine Machut)