Audrey Fleurot, nouvelle icône au parfum surréaliste
Alain Korkos - - 0 commentairesÀ la une de Télérama cette semaine, cette superbe photo de la sublime Audrey Fleurot par Patrick Swirc :
L'image peut faire penser à un cliché de l'époque surréaliste, le premier nom qui vient alors à l'esprit est celui de Man Ray, auteur en 1929 de cette Femme aux cheveux longs au corps semblant amputé, arrangé dans une étrange position…
… comme si elle était posée de manière inhabituelle sur la planche d'une guillotine.
La guillotine qui figurait
à l'exposition Crime et Châtiment
en 2010 au musée d'Orsay à Paris
Photo extraite de Mail Online
Cette photo de Man Ray fut plusieurs fois reprise, déformée. Voici l'une de ses citations les plus récentes par l'artiste de rue JR, qui colla l'image à l'envers sur un mur suisse à Vevey, en 2010 :
Ce portrait ci-dessus inversé peut faire penser à une autre image encore, un portrait de Renée Jacobi par Jacques-André Boiffard vers 1930 :
Jacques-André Boiffard fut l'un des tout premiers surréalistes. Il signa, en 1924, avec Paul Éluard et Roger Vitrac, la préface du premier numéro de La Révolution surréaliste. Puis il devint l'assistant photographe de Man Ray, avant de réaliser en 1928 les photos illustrant le Nadja d'André Breton. Boiffard produisit ainsi pendant une dizaine d'années de nombreuses photographies non signées illustrant les publications surréalistes. Puis il reprit ses études de médecine, devint radiologue. Une exposition lui est aujourd'hui consacrée au Centre Pompidou : Jacques-André Boiffard, la parenthèse surréaliste, du 5 novembre 2014 au 2 février 2015.
Remerciements à l'aimable @sinaute qui m'a suggéré ce sujet.
L'occasion de lire ma chronique intitulée Une semaine de bonté consacrée à un autre surréaliste (également dada), Max Ernst.