Au Grand Journal, Gbagbo mieux servi que Ouattara
Dan Israel - - 21 commentaires..."pour des raisons de sécurité"
Deux hommes face à face, confortablement installés dans des fauteuils au cœur du palais présidentiel, avec le drapeau national en arrière-plan. C'est dans ce décor que Michel Denisot a interviewé, pendant plus de vingt minutes le 12 janvier, Laurent Gbagbo, le président sortant de Côte d'Ivoire qui s'accroche au pouvoir. Alassane Ouattara, le président élu lors des élections du 22 novembre, et reconnu par l'ensemble de la communauté internationale n'a eu droit, lui, qu'à une dizaine de minutes le lendemain, en duplex depuis paris face à un Denisot perdu dans l'immense plateau vide du Grand Journal.
Cette répartition des rôles, mais aussi du temps et de l'espace, pose question : l'émission-phare de Canal + aurait-elle choisi son camp ? C'est ce que semble avoir compris l'Elysée. Interrogé par Renaud Revel, spécialiste média de L'Express, Franck Louvrier, le conseiller en communication de Nicolas Sarkozy, constate qu'"on présidentialise soudainement un homme dont la victoire est pourtant contestée de toutes parts. On donne le sentiment de crédibiliser sa démarche". Selon Revel, "la cellule africaine du chef de l’Etat" s'"émeut" de "cette tribune offerte sur un plateau" où on a vu, Gbagbo "habile et roublard plastronner dans son costume de che...