Au Figaro, on n'enquête pas sur les affaires, dixit Mougeotte
Laure Daussy - - 0 commentairesLa petite phrase est glissée dans les pages médias de Libé, mais mériterait davantage de "mise en avant", tant elle est révélatrice du climat qui règne au Figaro
. "On n'est pas là pour emmerder la droite, c'est comme ça. Si ce que vous voulez, c'est qu'on aille gratter sur ces affaires, c'est non. (...) Pour être bien au Figaro, il faut épouser les idées du Figaro". C'est ce qu'a déclaré Etienne Mougeotte, directeur des rédactions du Figaro à la société des journalistes, qui l'interrogeait sur le traitement de l'affaire Karachi. Selon nos informations, cette phrase a bien été prononcée, mais personne, au sein de la rédaction, n'a souhaité la commenter. |
Cette déclaration n'est plus vraiment étonnante, si l'ont relit les déclarations précédentes de Mougeotte. Ce lundi, dans un édito du Figaro il soulignait que ce journal "reste un journal d'opinion avec ses valeurs, ses convictions, ses points de vue" (...) a quelques mois d'une échéance présidentielle décisive, Le Figaro est en ordre de marche pour répondre à vos interrogations et à vos espoirs". Et soulignait que "les nouvelles sont bonnes", puisque la diffusion du journal est en "hausse depuis le début de l'année". Tout va pour le mieux dans le meilleur des Mondes au Figaro, donc.
Dans un portrait que lui consacre le Monde, et dont nous vous parlions ici, Mougeotte avait également clairement affirmé : "Nous sommes un journal du centre et de droite et nous soutenons Nicolas Sarkozy." Surtout, le Monderévélait cet été que Mougeotte faisait bien plus que soutenir Sarkozy via le Figaro : il fait office de conseiller du président de la République, avec d'autres personnalités politiques et des médias, comme Jean-Réné Fourtou, le journaliste Gérard Carreyrou, ou encore l'ancien ministre d'Edouard Balladur Alain Carignon.