Attentats / régionales : F3 reporte les débats politiques en Région

Anne-Sophie Jacques - - 0 commentaires

Effet 13 novembre suite (mais pas fin) : France 3 a annoncé le report des débats sur les élections régionales prévus samedi prochain dans l’émission La voix est libre diffusée sur les treize antennes régionales. La direction souhaite mener un débat sur les attentats avec des "représentants de la société civile" et non plus avec les candidats des partis politiques initialement invités, afin de "prolonger la parenthèse apolitique". Les candidats ont donc été décommandés. Une déprogrammation sur fond de critique du CSA qui constatait mercredi "des déséquilibres dans l’expression des candidats".

La campagne des élections régionales reprend tout doucement – la suspension était de mise durant les trois jours de deuil national – et pourtant la direction de France Télévisions ne semble pas prête à l’animer. Dans un communiqué lapidaire envoyé hier (et repris notamment sur France 3 Région Champagne-Ardenne), elle annonce qu’en raison de l’actualité, "le rendez-vous des rédactions régionales La Voix est libre sera consacré aux événements dramatiques du 13 novembre et à leur écho sur l'ensemble du territoire avec, en plateau, des représentants de la société civile". Effet collatéral : "les 13 débats liés à la campagne "Elections Régionales 2015" qui étaient prévus samedi 21 novembre à 11H05 sont donc reportés". Et les candidats des différents partis initialement invités sont donc décommandés.

Pourtant, d’après nos informations, les candidats étaient au départ invités à débattre... sur les attentats du 13 novembre. Certains d’entre eux ont reçu par mail, le mercredi 18 au soir, un message indiquant qu’ils étaient conviés, en raison de l’actualité, "à un débat d’une demi-heure sur les suites des attentats parisiens et sur les mesures annoncées par le chef de l’Etat devant le Congrès". Patatras ! Un autre mail envoyé hier soir annulait purement et simplement le débat en ces termes : "la direction de France Télévisions a décidé de lui substituer une émission citoyenne sur les attentats parisiens et de prolonger la parenthèse apolitique sur l’ensemble des antennes régionales". Toujours selon nos informations, le cabinet de la présidence de France Télévisions, interpellé par des candidats surpris de cette "parenthèse apolitique", explique que la chaîne décide elle-même de sa couverture de la campagne et n'a pas à se caler sur leur calendrier...

De son côté, Véronique Marchand, secrétaire générale du syndicat SNJ-CGT de France Télévisions et par ailleurs animatrice de La voix est libre en région Nord-Pas de Calais, déplore que la décision soit venue de Paris sans que les antennes régionales en aient été averties. "On aurait pu laisser le choix à chaque antenne" confie-t-elle à @si. La voix ne serait-elle pas si libre ?

Cette déprogrammation intervient alors que mercredi dernier, le CSA pointait justement "des déséquilibres dans l’expression des candidats, variables selon les opérateurs et les régions". Avant de mettre en garde : "le Conseil appelle en particulier l’attention de celles-ci sur l’exigence qu’il soit rendu compte de la campagne électorale dans l’ensemble des régions, en application du principe d’égalité entre tous les citoyens. Le Conseil invite les médias audiovisuels à ne pas privilégier l’exposition des candidats aux élections régionales appelés à s’exprimer sur l’actualité nationale et internationale". Peine perdue.

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