charlie.lapared 20 mai 2013 à 09:17
Je m'étais fait la même remarque dans les années 90, lorsque je bossais au "foreign desk" de la rédaction... Lors de la prise de pouvoir d'Idriss Deby, j'avais "documenté" en images le journaliste chargé de faire un sujet pour l'édition du JiTé... C'était l'"accrédité défense" qui, quelques années plus tôt, était pourtant allé avec l'armée française "couvrir" une intervention en faveur du précédent président (Hissène Habré) au Tchad.
Il avait tenu à ce que je reste avec lui au montage pour lui dire "qui était qui"... Malgré les dépêches que je lui avais sorties, il n'avait pas arrêté de me demander "qui c'est, celui-là" en me pointant Idriss Deby, "et celui-là" en me pointant le prédecesseur... Et juste avant d'aller enregistrer son commentaire, j'ai remarqué qu'il appelait Deby "ISIS" au lieu de "IDRISS" ! Ce que je me suis empressée de corriger. C'était pourtant lui le journaliste ! ;o)).
J'ai fait à peu près le même constat pour les autres conflits africains qui ont été traités à cette époque-là : Somalie, Rwanda, RDC... méconnaissance grave... pour ne pas dire ignorance crasse et inféodation à la Présidence de la République (chasse gardée). C'était encore pire lorsque les journalistes partaient "embedded" avec ( ou sous la protection) d'élus RPR (ou autres amis du "tiers monde" (c'est arrivé)... couvrir un conflit (genre la prise du pouvoir par Sassou Nguesso) face au leader qui avait déplu (Lissouba)...
Ensuite, ma "boîte" a ouvert un bureau à Dakar... A partir de là, l'"Africain" avait une meilleure vision des choses depuis son continent.
Mais tout ça me semblait être causé par l'esprit colonialiste dans laquelle la France vit encore... La preuve avec la réelection de Gaston Flosse, et la réaction du gouvernement face au constat onusien : la France devrait décoloniser la Polynésie Française -entre autres- !!!

AirOne 17 mai 2013 à 09:15
Au fond, la dictature est une excellente opportunité pour les journalistes de retrouver éthique et mordant en faisant leur boulot. Voyez comme la plupart, dans les démocraties, sont à la botte du pouvoir sans même les y contraindre.
Le Tchad est un genre de centre de formation journalistique ! Envoyons-y nos médiacrates en stage !

Fan de canard 16 mai 2013 à 22:54
Merci pour ce billet, David.

Ivoire 16 mai 2013 à 22:36
Incroyable! Je rentre tout juste d'un dîner avec une amie franco-tchadienne. Son cousin a été arrêté il y a à peine un mois. Pour l'instant, la famille peut lui téléphoner et lui rendre visite. Mais personne n'a l'air de comprendre cette vague d'arrestations.

Gamma gt 16 mai 2013 à 21:11
La conclusion est terrible, la finance fait "l'information"...
On est mal barré !
gamma