Apologie du harcèlement sexuel sur RMC

Laure Daussy - - 0 commentaires


Belle apologie du harcèlement sexuel sur RMC, mardi, dans l'émission Moscato show.

C'est Acrimed qui l'a remarquée, repris également par Rue 89. L'ancien rugbyman Vincent Moscato et ses chroniqueurs sont revenus sur les mauvais résultats de l’équipe de France à la coupe du Monde de rugby, mais aussi sur l’accusation de harcèlement sexuel dont font l’objet trois joueurs anglais : ils sont accusés d'avoir volé, samedi dernier, le talkie-walkie d'une femme de chambre de leur hôtel, rappelle Rue 89. L'un d'eux, couvert d'une simple serviette autour de la taille, aurait ensuite proposé de le lui rendre en échange d'"un baiser australien". "Quand j'ai demandé ce que c'était, il a répondu que c'était une fellation", a témoigné la femme de chambre.

L'affaire a fait polémique en Angleterre, et l'entraîneur a dû s'excuser publiquement. Mais dans l'émission de RMC, la réaction de Moscato - dont les dérapages avaient déjà entraîné une plainte du club de foot de Saint-Etienne pour "injures raciales" en 2009 - est tout autre. Et elle est l'occasion d'un déferlement de machisme, et d'une incitation au harcèlement sexuel des femmes de chambre.

Vous pensiez que les choses avaient - un peu - évolué depuis l'affaire DSK ? Ecoutez, vous serez fixés...picto

Moscato ne s'en fait guère pour les employées d'hôtel harcelées. En revanche, il s'inquiète pour leur emploi ! "Moi ce que je trouve c’est que ça va tuer le métier des femmes de chambre. Ils vont mettre dans tous les hôtels du monde des gros barbus, des Maoris, des machins, elles se tuent le boulot elles-mêmes!" Et l'attitude des rugbymen anglais lui semble on ne peut plus banale pour des joueurs de haut niveau. D'ailleurs, lui-même... : "Tout le monde l'a fait ! T’es là t’es en petite tenue: la femme de chambre elle rentre, t’as le chichi sur le côté"...

Et le meilleur pour la fin : cette scène de harcèlement constitue en fait pour Moscato et ses chroniqueurs une manière de "souder le groupe". C'est d'ailleurs même précisément ce qui manquerait aux rugbymen français pour gagner. Un journaliste de RMC "ose" poser la question : "C'est pas un peu ce qui nous manque d'aller faire un peu tout et n'importe quoi en dehors du terrain?" Réponse complice de Moscato : "C'est terne un groupe qui n'est que dans le travail. A un moment donné, ça fait trois mois qu'ils sont ensemble, il faut un peu s'amuser."

Eric Di Meco, ancien footballeur, fait aussi partager son expérience de grand ancien : "Je suis sûr que vous allez pas me contredire: les équipes les plus dures avec lesquelles j'ai joué, que ce soit en équipe de France ou en club, c'est chaque fois où il y avait en dehors du terrain des comportements comme ça. Parce qu'on a fait des horreurs, tous, c'est pour ça qu'on est un peu emmerdé quand on parle de ça, mais on a tous fait des horreurs. (...) Ça soude le groupe. (…) La vie de groupe, c'est d'aller sortir le chichi à la femme de ménage. On est trois, on rigole." Certains rigolent peut-être, mais c'est illégal.

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