Amnesty International et l'écran de stylos
Alain Korkos - - 0 commentairesAmnesty International nous présente aujourd'hui un nouveau clip mettant en scène des personnages formés par des milliers de stylos serrés les uns contre les autres :
Ce principe fut inventé au début des années 1930 par Alexandre Alexeïeff et Claire Parker, qui eurent l'idée de fabriquer un écran d'épingles et de composer, en les enfonçant plus ou moins, des images ensuite photographiées servant à confectionner des films d'animation trrrès sombrrres et trrrès jolis :
Écran d'épingles, au nombre de 500 000
Une nuit sur le Mont Chauve
par Alexandre Alexeïeff et Claire Parker, 1933
Vous vous souvenez de ces écrans qu'on trouvait dans les boutiques à gadgets il y a une trentaine d'années et qui prenaient la poussière sur une étagère après y avoir appuyé votre main ?
C'est exactement la même chose en beaucoup plus simple : l'écran d'Alexeïeff et Parker compte entre deux cent quarante mille et cinq cent mille épingles.
L'idée a été reprise en 2011 par une agence de publicité grand-bretonne qui disposa, pour une marque de sacs à main, un écran géant composé de six mille épingles devant la St John’s Gate à Londres. Les gens y imprimaient leur silhouette et c'était joli et la marque de sacs à main pensait qu'elle gagnait ainsi de la notoriété, on a les rêves qu'on peut :
Le chanteur écossais Midge Ure avait, en 1985, également utilisé ce truc pour le clip (visible par là) d'une chanson intitulée If I Was :
Mise à jour, 19h20 :
Les phrases prononcées dans le clip d'Amnesty sont extraites du discours final de Chaplin dans Le Dictateur.
L'occasion de lire ma chronique intituée Le candidat, l'ascension et la chute où il est fortement question d'Alexeïeff mais aussi d'Osvaldo Cavandoli qui inventa La Linea.