Alstom : le dirigisme français moqué par la presse US
Gilles Klein - - 0 commentairesL'interventionnisme du gouvernement français dans le rachat d'Alstom par un Américain ou un Allemand provoque l'ironie de la presse américaine.
"Siemens balance une grenade dans le deal GE-Alstom" titre le magazine Forbes, qui ironise sur le fait qu'il y a "dix ans, quand Alstom était sur le point de s'effondrer, le gouvernement français a rejeté une offre de fusion venant de Siemens. Maintenant il est nettement plus chaleureusement accueilli". "La France est une zone hostile aux prises de contrôle étrangères (...) GE connaît ces difficultés : en 2010, il a tenté d'acheter Areva (énergie électrique); son offre a été rejetée en faveur d'une solution nationale avec rachat par Alstom et Schneider Electric. Aujourd'hui "ses profits diminuent, et la note de la dette a été très abaissée par Moody's l'an dernier." | Jeffrey Immelt, patron de GE, à la sortie de l'Elysée lundi |
Pour The Economist l'intervention de Montebourg dans cette affaire montre que le gouvernement s'essouffle, les portes claquent aussi bien à l'Elysée qu'au ministère des Finances. L'hebdo souligne que Monteborg a échoué dans la bataille de SFR, que les Ciments Lafarge ont été repris par un groupe suisse, et maintenant le ministre essaie de faire capoter le rachat d'Alstom par Siemens.
"Le gouvernement français a été pris de court quand Bloomberg a annoncé que GE préparait une offre de 13 milliards sur Alstom (...) Tout le monde est d'accord pour reconnaître qu'Alstom - même s'il n'est pas dans une situation désespérée a besoin d'un sérieuse remise en forme s'il veut survivre et rester bénéficiaire" écrit le New York Times, mais pour "Mr. Hollande c'est une nouvelle crise, alors que qu'il ne cesse de s'effondrer dans les sondages."
Cela fait longtemps que la France dit clairement que les étrangers ne sont pas les bienvenus, comme en 2005 ou Pepsico s'était intéressé à Danone, ou plus récemment quand Montebourg a empêché Yahoo! d'acheter Daily Motion" ajoute le grand quotidien américain.
"Si Alstom tombe aux mains des Américains, Mr Hollande sera critiqué pour ne pas avoir assez défendu les intérêts de la France." note le Wall Street Journal.
Dans un autre article, le quotidien américain remarque "qu'une partie du gouvernement de Hollande reste fermement attaché au dirigisme, au contrôle de l'économie par le gouvernement, qui marque la France depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale."