Aides à la presse : plus rien pour Le Monde Diplo en 2015 ?

La rédaction - - Financement des medias - 0 commentaires

Le Monde diplo commence mal l'année.

"Quelques jours avant Noël, l’Etat a décidé que notre journal ne bénéficierait pas du fonds stratégique pour le développement de la presse pour l’année 2014", annonce le journal sur son site. Ce qui est d'autant plus étonnant que cette aide "entend favoriser le rayonnement des publications françaises à l’international", explique le journal, qui pensait donc être dans la cible.

L'année précédente, Le Monde diplo avait pourtant senti le coup venir puisqu'il n'avait bénécié que de 18 611 euros d'aides. Le journal (ainsi que Corse Matin ou France Guyane) avait disparu de la liste des 200 titres de presse les plus aidés. Alors que dans le même temps, comme le souligne Le Monde diplo, "L’Opinion, le quotidien semi-officiel du Mouvement des entreprises de France (Medef), lancé avec l’argent de M. Bernard Arnault, première fortune nationale, y entrait".

Comment expliquer une telle baisse d'aides alors que des titres comme Closer ou le journal de Mickey étaient déjà davantage aidés que Le Monde diplo en 2012 ? Difficile de le savoir. Le Monde diplo assure que ce sont les aides postales qui ont d'abord fondu : "l’Etat compense avec la plus grande générosité l’expédition par courrier des titres d’information politique et générale, à condition qu’ils soient quotidiens ou tout au plus... hebdomadaires", précise le mensuel qui touchait encore ces aides en 2012. Résultat pour l'année 2015 ? "Pour Les Echos, Le Point et leurs annonceurs, l’augmentation des tarifs postaux se limitera à 4,9 %. Pour Le Monde diplomatique, ce sera 8,8 %", déplore le mensuel.

Certes, la baisse des aides postales n'est pas un scoop : depuis 2013, ces aides (très critiquées par la Cour des comptes) ne cessent de baisser. Elles sont passées de 200 millions d'euros en 2013 à 130 millions en 2015. Mais difficile de savoir qui sont les grands perdants de cette réduction.

Quant à l'aide du fonds stratégique pour le développement de la presse, les critères pour y prétendre sont connus, même si leur intitulé reste vague : soutien aux "projets innovants en matière de mutation et modernisation industrielles et de développement numérique" ou soutien des "actions de rayonnement dans les pays francophones menées par les entreprises de presse". A ce stade, on ne sait pas pour quelles raisons Le Monde diplo n'en a pas bénéficié pour l'année 2014.

Alors à défaut de subventions publiques, le journal en appelle à ses lecteurs : "Le don défiscalisé reste leur meilleur moyen d’obliger l’Etat à corriger, contre son gré, l’iniquité caricaturale de son système d’aide à la presse".

Un nouvel épisode de notre feuilleton : "Presse sous perfusion".

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