Aides à la presse : modification (encore) préconisée
David Medioni - - 0 commentairesLes hebdos ont leur marronniers franc-maçons, immobilier, mal de dos et gaspillage, la Cour des Comptes, elle, a son marronnier "aides à la presse"
. Dans un rapport commandé par la commission des finances du Sénat publié mercredi 18 septembre, la Cour des comptes confirme ce qu'elle disait déjà dans son rapport annuel paru début janvier dans lequel elle enterrait littéralement le système. En résumé : il faut en finir avec le système actuel des aides à la presse. Ainsi, dans ce nouveau document, la Cour constate que "la crise de la presse persiste" et elle juge donc que le plan d'aides "déployé entre 2009 et 2011" a été totalement "inefficace". Selon les magistrats de la Cour, les aides actuelles crééent une "situation de dépendance pour le secteur". Selon la Cour, les économies engendrées par ses préconisations pourraient "s'élever à environ 150 millions d'euros par rapport aux dotations de la loi de finances initiale pour 2013, et à 135 millions d'euros par rapport aux évolutions d'ores et déjà connues à l'horizon 2015, sans se traduire par une baisse notable de l'efficacité de la politique d'aide à la presse". |
Evidemment comme dans chacun de ses rapports depuis plusieurs années, la Cour préconise une transition du "postage vers le portage", un "réexamen de la déduction fiscale des journalistes", mais aussi "une simplification des aides directes" et une "suppression de toutes les aides fiscales dont la pertinence n'est pas avérée". Evidemment encore, la question de la TVA à 2,1% pour la presse en ligne est abordée et est considérée comme nécessaire par la Cour des comptes. Interrogé par Le Monde, le président de la commission des finances du Sénat a déclaré : "ce rapport nous invite à nous interroger sur le niveau de soutien que l'Etat peut continuer à apporter à un secteur en déclin, qui peine à se réformer, dans une période de tension forte sur nos finances publiques".
Depuis 2010 et les Etats généraux de la presse lancés par Nicolas Sarkozy, il y a eu pas moins de sept rapports préconisant peu ou prou le même genre de mesures. Ils sont toujours restés lettre morte.
Un nouvel élement pour notre dossier "Presse sous perfusion".