"Agression vestimentaire" : TF1 persiste (et tronque les propos du procureur)
Vincent Coquaz - - 0 commentairesDu conditionnel, mais pas de démenti à 20 heures.
Comme @si vous l’expliquait ici, TF1 racontait hier dans son JT de 13 heures qu’une "mère et ses trois filles" avaient été "agressées à coups de couteau pour leur tenue légère", "mardi matin vers 10 heures dans un centre de vacances VVF situé à Garde-Colombe, dans les Hautes-Alpes". En plateau, le "spécialiste police de TF1", expliquait que "c’est bien la tenue, jugée trop légère aux yeux de l’agresseur" qui est "semble-t-il, le mobile de l’agression". Si le pronostic vital de la plus jeune des fillettes était alors engagé, les quatre victimes seraient désormais hors de danger.
Après de nombreuses récupérations politiques de la part de responsables de droite et d’extrême-droite, le procureur de la République de Gap, Raphaël Balland, avait toutefois "tenu à démentir la «rumeur» sur le mobile qui a poussé l’auteur présumé à agresser les quatre victimes", à 15h30, à la fin d'une conférence de presse, rapportait Le Dauphiné. "Je tenais à démentir la rumeur qui court car en aucun cas cet homme a eu de tels propos sur le fait que l’agression serait motivée par les tenues vestimentaires des victimes, court vêtues ou autres", a-t-il précisé.
Un démenti ferme… que TF1 n’a pas cru bon de diffuser lors de l’édition de 20 heures de son JT. La première chaîne est pourtant revenue longuement sur l’affaire des Hautes-Alpes. Et a insisté de nouveau sur le motif "vestimentaire", mais cette fois au conditionnel : "D'après de premiers éléments, le suspect de confession musulmane aurait reproché aux fillettes une tenue jugée trop légère, mais le parquet reste prudent : impossible pour l'instant de confirmer un acte lié à l'islam radical."
Ensuite ? Un extrait de la conférence de presse où le procureur explique que le motif de l’agression est "flou". Mais aucune mention du démenti catégorique du magistrat.