AFP : prudence avec les réseaux sociaux
La rédaction - - Nouveaux medias - 0 commentairesL'AFP prend acte
: "Les réseaux sociaux, tels que Twitter, Facebook ou YouTube, se sont imposés ces dernières années comme des outils de travail pour les reporters et les éditeurs de l’agence". L'agence de presse a donc décidé de publier des "règles d'utilisation" de ces nouveaux outils à l'intention de ses journalistes. Sa concurrente britannique Reuters l'avait déjà fait en mars 2010. |
Comme elle, l'AFP invite ses journalistes à la prudence. En effet, s'il leur est recommandé d'utiliser les réseaux sociaux comme outils de veille et d'alerte, il apparaît néanmoins périlleux d'utiliser Twitter ou Facebook comme source d'information. "Une déclaration non recoupée sur un réseau social ne doit pas être utilisée comme source pour annoncer un événement ni pour décrire un événement en cours sauf si (...) nous sommes certains de l'authenticité du compte sur lequel elle est publiée", indique le document publié par l'AFP. Et de rappeler que l'agence s'était "laissée prendre dans le passé à un faux compte Twitter sur lequel le ministre britannique des Affaires étrangères était censé avoir envoyé un message de condoléances après la mort de Michael Jackson, se concluant par les mots: «RIP, Michael.»"
Le document souligne les risques que prend l'agence pour sa réputation "en matière de fiabilité et d'exactitude" en diffusant des données recueillies sur les réseaux sociaux, "en raison du caractère ouvert d’internet". Aussi est il "interdit d’utiliser Wikipédia comme source de documentation, encore moins d’en reproduire des passages. Le mode de rédaction participative de cette encyclopédie en ligne ne répond pas à nos critères de fiabilité." Sur Twitter justement, certains internautes, notamment des journalistes, doutent que cette règle soit appliquée.
Cette journaliste du site Europe1.fr souligne une ressemblance entre une dépêche AFP et la fiche Wikipédia de David Douillet |
Mais, pour le journaliste Tristan Mendès France, "hyperactif du net", cet interdit qui frappe l'encyclopédie en ligne Wikipédia est une "absurdité". L'AFP prive ainsi ses journalistes de "l'un des sites les mieux référencés sur le web", dit-il en se basant sur le classement opéré par le moteur de recherche Google. "Les journalistes devraient pouvoir utiliser tous les nouveaux outils en leur appliquant les règles de base du journalisme (telles que le recoupement de l'information)", ajoute-t-il. Selon lui, il aurait été plus pertinent que la note de l'AFP "familiarise les journalistes de l'agence avec le nouvel environnement de l'info", en leur donnant des "indices" plutôt que des "règles". Prenant l'exemple de Twitter, il explique que le crédit à accorder à un tweet peut se mesurer à l'aune du profil de l'auteur, à ses abonnés et à ses abonnements, mais aussi à la date et au nombre de reprises.
( Par Camille Hamet )