Affaire Tapie : poursuites contre Lagarde ? (Le Monde)
La rédaction - - 0 commentairesChristine Lagarde devant la Cour de Justice de la République (CJR), c'est pour bientôt. En effet, dans l'affaire Tapie, la CJR envisagerait, selon Le Monde, de mettre en examen Christine Lagarde, ex-ministre des Finances de Sarkozy, et actuelle directrice du Fonds monétaire international (FMI). De plus, Bercy pourrait se porter partie civile.
Nouveau rebondissement dans l'affaire Tapie. Cette fois-ci c'est Christine Lagarde, ancienne ministre de l'économie et actuelle directrice du FMI, qui est menacée de mise en examen par la Cour de Justice de la République (CJR). En effet, Le Monde annonce aujourd'hui que Lagarde, est convoquée jeudi 23 et vendredi 24 mai, devant la CJR, en vue d'une mise en examen pour "complicité de faux et détournement de fonds publics". C'est son rôle dans l'arbitrage qui a octroyé, en juillet 2008, 403 millions d'euros à Bernard Tapie, à la suite de son litige avec le Crédit Lyonnais qui sera ausculté par la CJR. Lagarde est "convoquée en vue d'une mise en examen" mais Le Monde souligne que "les juges gardent toutefois la possibilité d'accorder à Mme Lagarde, à l'issue de son audition, le statut moins accusatoire de témoin assisté." |
Cette convocation par la CJR était attendue : dès le 17 mai dernier, Mediapart avait annoncé, que la convocation de Lagarde "aurait pu être fixée au 23 mai et que la patronne du FMI pourrait être mise en examen."
Par ailleurs, "si une atteinte aux intérêts de l'Etat est avérée, alors Bercy se constituera partie civile dans le volet non ministériel du dossier, révèle même au Monde Pierre Moscovici, ministre des finances. Selon le quotidien, Lagarde est "traumatisée" et elle "redoute toujours cette audition, confiant même à ses proches qu'elle a le sentiment de n'avoir été qu'un"instrument"– celui de Nicolas Sarkozy en l'occurrence – dans la gestion de ce dossier très politique." Toutefois si Moscovici annonce au Monde que Bercy pourrait se constituer partie civile dans le volet non ministériel de l'affaire voire même demander un recours en nullité contre l'arbitrage, il a réaffirmé son soutien à l'action de Christine Lagarde au FMI. "Mme Lagarde garde toute la confiance des autorités françaises dans ses fonctions à la tête du FMI, assure ainsi Moscovici. Je le redirai si nécessaire, par moi-même ou par l'intermédiaire du représentant de la France au Board du Fonds."
Des propos qui ont fait bondir sur Twitter, Edwy Plenel, patron de Mediapart, qui a été en pointe sur l'affaire avec notamment les enquêtes de Laurent Mauduit. Plenel se demande comment la France peut encore soutenir Lagarde.
Le conflit autour de l'arbitrage date de 2008, puis de 2011 date des révélations de Mediapart sur l'identité des arbitres. En juin 2011, le site avait notamment révélé que l'un des trois arbitres connaissait Tapie et que Lagarde était au courant de ce fait. Pour mémoire, cet arbitrage, concerne la vente d'Adidas par Bernard Tapie au Crédit Lyonnais en août 1993. Tapie considérant qu'il a été floué puisqu'Adidas a été revendu, plus cher, en décembre 1994. Tapie avait alors demandé plusieurs millions d'euros au Crédit Lyonnais suite à la plus-value réalisée par la banque. L'affaire a duré jusqu'en 2008, date à laquelle Tapie a finalement touché les fameux 403 millions d'euros sur décision d'un tribunal arbitral privé.
L'occasion de lire l'ensemble de notre dossier consacré à Bernard Tapie.