Affaire Cahuzac : "Ouh là là, il faut que j'avise le cabinet du ministre"
Sébastien Rochat - - 0 commentairesNouvelle atteinte au secret des sources ?
Lors de leur audition par la commission d'enquête parlementaire, mardi 21 mai, le fondateur de Mediapart, Edwy Plenel, et Fabrice Arfi, auteur de l'enquête sur Cahuzac, ont dénoncé "l'utilisation de l'administration policière pour porter atteinte au secret des sources". "La police a été mise en branle pour surveiller les rapports téléphoniques entre Edwy Plenel et l'un des protagonistes de l'affaire", a affirmé Fabrice Arfi.
L'histoire est simple : la directrice de cabinet de Cahuzac a été prévenue d'un coup de fil entre Edwy Plenel et Michel Gonelle, le détenteur de l'enregistrement qui accuse Cahuzac. Comment l'a-t-elle su ? Grâce à la mobilisation des services de police déterminés à "traquer" les sources de Mediapart ? Pas vraiment.
Interrogé quelques heures après Plenel et Arfi, Michel Gonelle explique qu'il a dû emprunter le téléphone portable d'un policier qu'il connaît bien car il n'avait plus de batterie pour rappeler Edwy Plenel qui cherchait à le joindre. Las, il n'a pas eu Plenel au téléphone et a rendu le portable au policier, lequel a paniqué quand Plenel a rappelé ce numéro quelques heures plus tard.
Et Gonelle d'expliquer la suite, sur le ton de la plaisanterie : "à ce moment là, le policier a pris peur (...) il s'est dit : "ouh là là, je vais avoir des ennuis, il faut que je fasse trois lignes de rapport à mon chef de service. Il a donc fait trois lignes de rapport à son chef de service, lequel a dit, semble-t-il, car je n'étais pas dans son bureau : "ouh là là, ouh là là, ouh là là, il faut que j'avise monsieur le préfet. Lequel a dit "ouh là là, ouh là là, ouh là là, il faut que j'avise le cabinet du ministre". Et Gonelle de rire de cette affaire de messagerie |
Pour bien comprendre cette affaire dans l'affaire, lisez notre article complet : "Commission Cahuzac : l'intermède téléphonico-bouffon qui a détendu l'atmosphère".