A la tête des médias, des anciens de HEC (Rue 89)

Laure Daussy - - 0 commentaires

Les diplômés de HEC ont fait main basse sur l'univers des médias de manière plutôt discrète, mais efficace,

estime Rue 89, qui avance une explication : "La montée en puissance des gestionnaires, des publicitaires, des pros de l'audience et des parts de marché a, en réalité, transformé les médias en entreprises comme les autres, au grand dam des journalistes et animateurs télé d'antan."

Parmis les HEC à la tête de grands médias, on retrouve ainsi Rémy Pflimlin, ancien président de l'association des diplômés HEC, à la tête de France Télévisions, ou encore le journaliste Eric Izraelewicz et le gestionnaire Louis Dreyfus (venu de Libération et du Nouvel Obs), à la tête du groupe Le Monde.

Le présentateur- producteur de télévision Emmanuel Chain qui a fondé Eléphant & Cie, fournisseur de programmes pour beaucoup de chaînes, est aussi un ancien de HEC, de même que Marc Feuillée, arrivé à la direction générale du groupe Figaro ou encore Alain Weill, patron de NextradioTV (BFM, RMC).

Les HEC ne se contentent pas d'être à la tête des médias, il s'occupent aussi du contenu des chaînes, afin que ceux-ci collent aux demandes des téléspectateurs-clients. Rue 89 cite ainsi Rodolphe Belmer, qui dirige les programmes de Canal+ depuis 2001, après avoir travaillé dans le marketting chez Procter & Gamble. Le patron de TF1, Nonce Paolini, avait lui aussi, choisi en 2008 un HEC formé chez Procter & Gamble, Laurent Storch, pour prendre en charge la grille de programmes de sa chaîne, avant de le remplacer en mai dernier par un autre expert du marketing, Jean-François Lancelier, et de lui confier les rênes de la production des fictions et de TF1 Films Production.

Ces HEC des médias sont liés par une certaine connivence, explique Rue 89. Un réseau d'ancien les réunit : "Médias et Entertainment". Il rassemble près de 1 400 diplômés travaillant dans le secteur de la presse, la radio, la TV, l'internet, le cinéma et l'édition. "Ils visitent ensemble des rédactions, rencontrent des publicitaires, décryptent les nouvelles technologies, échangent des tuyaux, des blogs, des emails et des cartes de visites. Une manière de rester branchés. Tout en faisant des affaires", raconte Rue 89.

Illustration de cette primauté de l'économique sur le journalisme: la nouvelle formule du supplément hebdomadaire du Monde, fondée sur le publi-rédactionnel.

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