400 CDD en dix ans : lettre ouverte d'une précaire de France TV

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Le chiffre est impressionnant : plus de 400 contrats à durée déterminée en l'espace de 10 ans avec le même employeur. Et cet employeur, c'est France Télévisions.

Dans une lettre ouverte adressée au PDG, Rémy Pflimlin et publiée sur le site de Telerama, (et dont @si a vérifié l'authenticité) une salariée du groupe public dénonce cette précarité institutionnalisée avec la multiplication des CDD. Une situation connue mais qui se serait aggravée : "depuis bientôt quatre ans, finie la rigolade, c’est une tragédie qui se joue", écrit la journaliste sous le pseudonyme Funambule. Près de 20% des salariés du groupe seraient en CDD. Plus d'une centaine d'intermittents n'aurait pas été reconduit entre 2012 et 2013. Et pour ceux qui restent, la précarité s'installe : "Pour moi, la benne n’est pas loin : 60% d’activité en moins. Désormais c’est par SMS qu’on me siffle pour travailler. La veille pour le lendemain. Pour un jour, pour deux et, par chance, pour la semaine si le collègue que je dois remplacer est vraiment très malade. Sans visibilité, je ne peux rien proposer, rien organiser, rien caler, rien suivre. Je fais du journalisme à la canonnière, de la signature de contrats en rafales (plus de 400). Résultat : ma vie personnelle est un champ de bataille", témoigne cette salariée.

Cerise sur le gâteau : depuis le 1er janvier, certains salariés sous contrat sont rémunérés pour 35h alors qu'ils en effectuent 40. Cette "arnaque scandaleuse" serait liée à "un bug de logiciel". Pour la salariée en question, c'est 23 euros par jour en moins, soit 1500 euros de manque à gagner. Et le bug n'aurait toujours pas été corrigé. "Pour vous ce n’est peut-être pas grand-chose ; pour moi, plus de deux mois de loyer", écrit la journaliste à son PDG.

Face à cette situation, certains de ces salariés se tournent désormais vers la justice : "Foutus pour foutus, 300 précaires sont allés aux prud’hommes l’année dernière. Deux cents autres devraient les suivre cette année. France Télévisions a déjà tout prévu : 80 millions d’euros provisionnés pour ces contentieux sur la période 2013-2014".

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